Avec des si(s) on pourrait refaire le monde !
Mais justement, ne faut-il pas le refaire ? Et cela tous les jours ?
Les si(s), ne seraient-ils pas la condition de la révolution, la rébellion, la non résiliation, le changement ?
Et pourtant si tu n’écoutes pas tes parents tu seras puni !
Les si(s), c’est voir autrement, c’est penser différemment
Les si(s), c’est de ne pas accepter qu’il n’y ait qu’une réponse à une question
Les si(s) c’est répondre à une question par dix autres questions
Et pourtant si tu ne travailles pas à l’école tu n’auras pas ton diplôme !
Ambigüité de la langue on commence la phrase par un si
On y répond par un si affirmatif
Et si on y ajoute un autre si, alors il n’y a plus de certitudes mais de nouvelles interrogations
Et pourtant si tu n’as pas de diplôme, tu ne trouveras pas de travail !
Les si(s) engagent des tournants, des bifurcations
Les si(s) ouvrent les possibilités, donnent des options
Les si(s) appellent à l’engagement, aux prises de risques
Et pourtant si tu ne travailles pas tu ne feras rien de ta vie !
Quand tout semble perdu, quand tu ne peux plus être toi-même
Quand un accident de la vie t’empêche d’avancer
De goûter à la saveur de la vie
Alors des si(s) agissent comme un pansement, un baume qu’on peut appliquer, une graine qui germe et qu’il faut arroser
Et pourtant si tu ne faits rien de ta vie, alors tu ne seras personne !
Les si(s) ne se résignent pas
Les si(s), ne se bâillonnent pas
Les si(s), refusent la fatalité, les prédictions, l’inné, les injonctions identificatoires
Et pourtant si tu n’es personne, alors à quoi sert-il que tu vives !
Alors rendez-nous nos si(s)
Pas ceux qui normalisent, ceux qui briment, ceux qui résignent, qui prédisent, ceux qui nivellent et qui appauvrissent.
Rendez-nous nos si(s), parce que par fois si tu n’écoutes pas tes parents, c’est justement pour te construire, devenir quelqu’un, savoir à quoi cela sert que tu vives !
Mickey ParSi(s)Parla