Le centre du voyage est le voyageur lui-même, tout voyage se construit autour de ce dernier, par ce dernier. Notre voyageur autour du monde, est mû par la rencontre de l’Autre et de Soi. Voyageur multiforme qui pour l’occasion de la rencontre, n’étant fidèle à aucun dogme hormis celui de rester fidèle à lui-même une fois débarrassé des ses oripeaux, revêt l’habit de l’Autre de l’Autre.
Si la situation le demande, il peut, tour à tour, endosser l’identité d’esthète, philosophe, aventurier, villégiateur, écrivain, randonneur, ermite, marchandeur, photographe, touriste, observateur, mystique, danseur, chanteur, artiste, conteur, travailleur, sportif, hédoniste, etc., la seule règle étant de ne se fixer dans aucune de ces identités sociales mais toujours rester dans une dynamique, une tension identitaire d’ouverture, de rester fidèle à son identité du moment qui se dévoile, se simplifie, s’authentifie, se déleste des superflus, petit à petit, découvrant sa propre ipséité (ce qui fait qu'il est lui et pas un autre).
De même, et toujours dans une démarche exotique (devenir Autre), il n’est l’homme d’aucune des nombreuses conditions permettant la rencontre, mais use de toute en fonction de ce que sollicite cette dernière : que l’on parle de moyens de transport, de supports de l’information, de lieux, de géographie, de dogme. Dans la rencontre, il ne privilégie aucun sens, aucun traitement de l’information, aucune sensibilité, mais use et abuse de tous à la fois.
Enfin, étant le centre de son voyage, il n’est fidèle à aucun itinéraire, aucun moyen de transport, aucun objectif, mais se plaît à les construire, les déconstruire, les modifier, les réinitialiser, les imaginer, les rêver, les éprouver, les partager, les conter et les décompter pour prendre la mesure de l’infinité des routes possibles encore à parcourir avec pour horizon, toujours une « ligne de fuite ».
Mickey ParSi(s)Parla